Primeurs bordelais 2024 dégustés en Avril 2025: un challenge sérieux

vins musicaux

Primeurs bordelais 2024 dégustés en Avril 2025: images en défilé de gauche à droite

Des grands vins en élevage long, de grande structure tannique soyeuse pour le rouge, fuselé pour le blanc. 

Réalisés tous à l’image de la haute couture dans la mode, ils se fondent à la tendance actuelle des goûts ou ils innovent dans un style futuriste, mais ils gardent avec fidélité, l’authenticité du terroir à transmettre dans le nectar. 

C’est ici le travail complexe à coordonner, supervisé par une équipe d’hommes et de femmes, propriétaires, oenologues, vignerons, chef des cultures, maître des chais etc. 

C’est l’art de savoir conjuguer cet ensemble étoffé comme le fait un maestro et son orchestration en musique, pour en dévoiler l’émotion la plus touchante.

Une dégustation de Primeurs bordelais bien animée par les responsables des domaines à chaque visite, des accueils chaleureux et gourmands pour certains aux horaires de pointe, des surprises hors Bordeaux en bonus.

Voici mes préférences en photos pour 2024 qui définissent mes goûts, mais il y a également plein de domaines dans cette semaine folle, que nous n’avons pas eu le temps de visiter avec ma collègue sommelière Séverine Gendre.

Sans entrer de manière trop pointue dans les résultats des dégustations, nous avons été très sensibles cette année sur les vins blancs et rouges de la Rive Gauche (Médoc), les Pessac-Léognan rouges et blancs, les Pomerol et les rares blancs de la Rive Droite (St Emilion). 

Ce millésime complexe a donné du fil à retordre pour tous, et certains ont eu plus chance à la confection des échantillons, afin de faire ressortir avec précision les meilleurs sensations à la dégustation.

J’ai choisi pour exemple quelques flacons 2024 en cours d’élevage qui méritent une note allant de 95 à 100 sur 100, à l’émotion intense pour signer quelques accords Wine4Melomanes, qui m’ont inspiré des compositions musicales du même millésime. Elles viennent souligner la sensualité, la richesse, la vivacité et l’harmonie des plaisirs bachiques.

Certainement l’un de mes préférés depuis des années pour sa régularité minérale et aérienne en sensation gustative de droiture longiligne, sa juste note aromatique eurythmique, demeure le Château Lafite-Rothschild en appellation Pauillac. Cette année 2024, j’ai choisi d’accompagner sa dégustation par la composition du même millésime « Floating Parade » de l’artiste Michael Kiwanuka, soulignant les qualités sensibles décrites du vin.

Les voisins bio dynmaiques Pontet-Canet, son accueil Premium, sa cuvée d’élégance poétique, Château Latour et sa puissance gustative inébranlable jouxtée d’une surprise en millésime vintage, fussent tout aussi très prenants. 

En suivant, dans un dandysme équivalent au précédent, Cos d’Estournel en St-Estèphe, signe la qualité profonde de son appellation, tel un glaive puissant aromatique parfaitement ciselé en rouge comme en blanc. J’ai choisi dans les 2 couleurs Les Pagodes de Cos pour l’expérience « music wine pairing » en célébrant le 30ième anniversaire de cette cuvée vibrante. L’accord musical 2024 qui m’a été soufflé par la spiritualité gustative couplée de framboise et d’eucalyptus, est celle du trio jazz Sud Africain The Kyle Shepherd Trio pour la cover intemporelle du groupe pop Massive Attack « Teardrop » en rouge, puis en blanc limpide à la pointe « exotica » aristocratique celle de la sublime valse brésilienne de Marcos Valle avec « Nao Sei » 2024.

Dans un registre de magnificence aux consonances gustatives minimales bien signées, Calon Ségur et ses satellites nous ont ravi.

Sur l’appellation régionale plus au Sud, le Château Palmer en Margaux taquine l’excellence rouge à chaque millésime, mais cette année le rendement fut faible (22hl/ha) dû aux conditions climatiques difficiles pour certains domaines. Sa rareté soyeuse gustative bio dynamique est toujours au rendez-vous combinant le fruit et la fleur à la perfection de l’expression du terroir. En suggestion musicale, il s’alliera par émanation des profondeurs olfactives, avec la subtile composition « Chihiro » 2024 de l’américaine Billie Eilish.

En Pessac Léognan, le Domaine Clarence Dillon, Château Haut-Brion et La Mission m’ont ravi comme à chaque millésime, pour la justesse des grands crus qu’ils délivrent en blanc comme en rouge. Egalement en rendement faible (26hl/ha), Haut-Brion rouge révèle une fraîcheur florale aérienne, un jus fruité de ferveur virevoltante à l’acidité équilibrée. Il m’insuffla en accord la ritournelle musicale bien accomplie, à la tendance country de Beyoncé « Blackbiird » 2024.

Puis pour La Mission en blanc, j’ai retenu pour souligner l’ardente palette olfactive et gustative exotique et épicée, la composition vibrante « Take it higher » 2024 du pianiste Ashley Henry. 

On passe Rive Droite dans les fabuleux Pomerol, où Petrus et sa puissance bien arquée, sa densité, son volume gustatif atomise, par son jus riche, mentholé et minéral, ce millésime 2024 gouverné par Olivier Berrouet. En écho, la composition contemporaine « Josh Tillman and the Accidental Dose » 2024 de Father John Misty et ses arrangements musicaux « GainsbourUm » viennent illustrer la féérie de ce cru réussi.

Vieux Château Certan de la famille Thienpont a fait aussi sa cuvée d’exception en Pomerol 2024 malgré le rendement faible (30hl/ha). Un magnifique contraste entre le nez à la violette et l’iris galants et la bouche fraîche et juteuse de fruits rouges d’une élégance exceptionnelle. Goûté juste avant Petrus, le style est différent et ajoute à l’appellation cette touche éclectique parfaite, de bon goût entre chaque domaine, selon l’approche du vigneron avec son terroir. Pour épouser ce vin d’art contemporain, mon accord musical se tend vers l’artiste Michael Kiwanuka et « Lowdown (part I) » 2024 où la voix accompagnée d’une instrumentation pop de haute volée, enivrent langoureusement le dégustateur lors de son périple Pomerol. 

Tôt le matin, au Château LaFleur appartenant à la famille Guinaudeau à Pomerol, nous avons commencé fort avec une gamme riche d’émotion en blanc et rouge. Une série confidentielle aux rendements faibles avec des petites parcelles de vignes à la géologie unique. Des élevages soignés comme les précédents avec leur singularité entre chaque vigneron présentent des poésies en flacon toutes aussi marquantes les unes que les autres pour ce 2024. Pour l’accord musical, j’ai choisi le blanc minéral Les Champs Libres tout aussi splendide que le cru rouge détonnant LaFleur 2024 accompagné des cuvées Les Perrières et Les Pensées. Issu d’un plateau argilo-calcaire unique, le sauvignon blanc évoque une sensation ligérienne extrêmement réussie où la tension minérale m’amène à marier ce thème de 2024 aux nappes cinématiques fascinantes « Continuum 1 » de l’artiste jazz expérimental Nala Sinephro.

Dans la même journée, nous nous sommes rendus à Le Pin Pomerol pour goûter les 2 cuvées proposées par le maître des lieux Jacques Thienpont en personne, dans un cadre noble et de grande sérénité. Le cru L’If (merlot, cabernet franc) situé sur les hauteurs calcaires de Saint Emilion, collées à Troplong-Mondot et Le Pin (merlot), la rareté très courue de l’appellation déjà nommée. Ces merveilles de pureté, ne font aucun doute sur leurs envolées gustatives aériennes, fuselées, vivaces aux notes de rose et leur sensation minérale proche du terroir magique. La composition épurée à l’univers scintillant, du pianiste japonais Rikuto Fujimoto avec « Leaving Afar, Into The Blue » 2024 m’a semblé s’unir précisément avec le travail de ces cuvées mirifiques.

Le Château Troplong-Mondot 1er Grand Cru Classé au sommet de son appellation Saint-Emilion, sur des terroirs calcaire d’exception, dévoile chaque année un travail concis malgré un rendement plus faible cette année. Complexe, crayeux, de grande tension gustative, profond et vivace, la cuvée principale m’a guidé en accord vers un morceau de musique très contemporain, à la jeunesse electro fougueuse et racée de l’artiste Tenderlonious avec « Underworld (6AM Mix) » soulignant le rythme du breuvage édifiant.

Le domaine Tertre Roteboeuf Saint Emilion reste immanquable sur le parcours comme chaque année, un régal accompagné d’un vieux millésime et un accueil légendaire dans le chai.

Figeac, Cheval Blanc, Ausone, La Conseillante et L’Evangile, les autres Pomerol au Château La Dominique représentés par les laboratoire Rolland & associés, toute une série de vins réussis des 2 rives en images ci-dessus de gauche à droite de l’UGCB ont complété notre collection savoureuse de la semaine.

L’agence CocoVino et le Château La Lagune ont peaufiné les voluptés avec de très belles cuvées millésimées pour parfaire la mission.

Pour clôturer le Blanc de Valandraud et son acolyte Blanc du Beau Père gouverne une résonance minérale gustative accompli pour 2024 et nous a enchanté d’un accord tonique à leurs images modernes: The Smile (Tom Yorke) avec « Eyes & Mouth » scande cette sensation énergique.