Millésime Bio 2020 : La beauté du vin au naturel

vins musicaux

Millésime Bio 2020 : La beauté du vin au naturel

Le rendez-vous international des vins et spiritueux BIO fut de nouveau un succès monstre en terme de visiteurs pour cette 27ième édition. Une pléiade de partenaires (Vinventions, Decanter, Verallia, Wine 4 Trade, Vitisphère etc), SudVinBio, Sud de France et U.E etc. soutient fermement ce courant novateur majeur. Il est désormais incontournable sur la scène du business mondial des vins.

Plusieurs satellites très qualitatifs profitent de cette grande réunion du vin bio pour proposer des événements of avant et pendant le salon situé au Parc des Expositions près de l’aéroport à Pérols-Montpellier. Une destination bien agréable pour découvrir l’une des plus grandes appellations de l’hexagone par la même opportunité.
La Maison des Vins du Languedoc au Mas Saporta, l’association Biotop aux Grands Chais MauGuio, « Les Affranchis » au Château de Flaugergues, « Le Vin de mes Amis » au Domaine de Verchant à Castelnau-Le-Lez, la soirée of Grenache/Carignan et Vinifilles, Roots 66, les Vins de l’Iréel etc.

Sur le salon « in », environ 1300 vignerons exposants sur un tout nouveau mobilier ergonomique au design exclusif Millésime Bio, identique pour tous, « Made in France », se partagent à la même enseigne les divers espaces. Les vignerons sont installés par tirage au sort dans les 5 halls, ainsi le visiteur peut préparer ses visites par repérage ou simplement se laisser guider au gré de ses découvertes de stand en stand, de rencontre en coup de coeur et de bouche à oreille.

Comme chaque année depuis presque 10 ans, je choisis l’inspiration et le « bouche à oreille » avec mes compères cavistes, pour me guider avec poésie dans les méandres bachiques de ce grand événement très accueillant.

Un morceau de jazz bien trempé pour égayer la lecture en accord Wine4Melomanes et en souligner la ferveur des vins dégustés:

Twylyte 81 – Can I Change (1981) 

 

Voici en quelques photos et commentaires, les vins et spiritueux qui ont jalonnés avec succès mon parcours sur 4 jours intenses de dégustations diurnes et nocturnes.
Dès mon arrivée, je me suis rendu brièvement à l’heure du déjeuner dominical, aux dégustations des « Affranchis » pour y découvrir les vins espagnols du vigneron Goyo Garcia Viadero en Ribera del Duero donnant des vins riches et intenses, bien cousus grâce aux soins d’élevage et de grande patience.
Pour suivre, j’ai croisé un groupe de collègues cavistes bordelais pour aller ensemble aux dégustations des « Vins de l’Irréel » où le vigneron Vincent Augé du Mas des Mesures m’a mis sérieusement le pied à l’étrier avec ses toutes premières cuvées naturels de rouges syrah-grenache charnus assortis d’une dégustation de truffes. Dans cette association de vins natures, j’ai retenu également pour la maitrise et la définition précise des arômes et des saveurs, les syrahs fusants du Sicilien Aldo Viola, les rouges juteux d‘Ardèche de Meryl Croizier, les 2 cuvées intéressantes du Domaine Houillon en vieilles vignes de la Vallée du Rhône et la série soignée du Domaine des Cévennes Lous Grezes.

Puis j’ai pris la direction de l’association « Le vin de mes amis » très convoitée où je croise l’équipe bordelaise des caves CashVins faisant leurs emplettes. Je sélectionne quelques superbes réalisations dans ce vaste ensemble très bien fourni, comme le catalan Celler Còsmic Vinyaters de la région Empordà avec sa ligne de vins très aromatiques créée par Salvador Barrabeig. Les rouges fameux du Mas Haut-Buis en Terrasses du Larzac servis délicatement en carafe par une charmante jeune femme, agrémentent le parcours pour ricocher sur ceux bien connus d’Antoine Arena en Corse de la région Patrimonio. Un Gevrey Chambertin de Jerôme Galeyrand, un rouge de Gramenon « Poignée de raisin » (grenache vieilles vignes) signé Michèle Aubéry et la cuvée « Comète » (muscat petits grains, viognier) du Clos des Grillons par Nicolas Renaud en Côtes du Rhône, les Chablis subtils à l’effigie de loup de Thomas Pico, les cuvées modernes et stylées du Clos Baquey et Chante-Coucou en Marmandais d’Elian Da Ros etc en continuant sur la grande soirée festive au Domaine de Verchant, autant de vins purs et sincères qui m’ont permis d’apprécier le monde des vins BIO depuis longtemps par leur grande évolution qualitative.
Sur le circuit un peu plus tôt, je fis un stop rapide aux « Vinifilles » à l’Hôtel de Ville pour goûter quelques vins au féminin que j’apprécie depuis plusieurs millésimes comme le rouge gracieux de « La Réserve d’O » en Terrasses du Larzac, les Rieslings très fins et magiques de J-B Adam et aussi du Domaine Achillée en Alsace etc.
Vient ensuite l’ouverture du salon le lendemain à la recherche de nouvelles pépites gustatives crées par des vignerons de talent contemporains.
Les vins du monde sélectionnés qui vont suivre, sont convaincants de justesse, de pureté et de fidélité à leur terroir respectif.
Le Domaine Jean Astruc à Tuchan (Rebouls) dans l’Aude vient de sortir une cuvée confidentielle de carignan appelée Herbarium parfaitement réussie en Fitou très abordable.
Les italiens du Piemonte avec le Domaine Cascina Zerbatta m’ont séduit avec ce flacon de Barbera del Monterato 100% nebbiolo, vinification naturelle, très floral et fruité avec une finale d’amande amère.
Le bien connu Châteauneuf-du-Pape Domaine de BeauRenard avec sa cuvée multi cépages rouges et blancs confondus (13) Gran Partita 2015 est une symphonie en bouche bien illustrée et énergisante.
Les Champagnes Françoise Bedel sont toujours aussi fantastiques de pureté avec le privilège d’avoir déguster l’Ame de la Terre 2002, bien crayeux à la juste tension en bouche.
Château Bellegrave 2010 et 2016 dans le Pomerol viennent étoffer le panel qualitatif des découvertes gustatives de fraicheur du fruit à l’acidité bien maitrisée.
Les vins modernes du Domaine Calmel & Joseph avec les cuvées Le Penchant (blanc – grenache roussane) délicieuse de pêche poire mentholées, puis Les Arques (rouge – syrah, carignan, grenache, mourvèdre) en Minervois à la bouche pleine mixée de fruits noirs, de figue anisée, d’olive chocolatée avec une finale soyeuse.
La série des rouges Ciry Cattanéo gouvernée par le jeune oenologue David Ciry, donne envie de découvrir cette appellation du Minervois où l’on ose expérimenter des cuvées de Tempranillo de très bonne tenue.
Les rouges purs des parcelles d’Alain Chabanon dans le Languedoc où le syrah combiné au mourvèdre pour Saut de côte, le merlot pour Le Merle aux alouettes, n’ont plus de secrets pour lui. Il vinifie 36 mois ses cuvées rares et courtisées par certains esthètes de la dégustation à l’image du grand Rayas plus haut dans le Rhône.
Le Domaine Clavel est constant de bonheur pour les cuvées Copa Santa et Les Clous en Pic Saint-Loup.
Une grande calotte gustative au stand du bourguignon Christian Clerget, lorsque j’ai dégusté l’ensemble de sa gamme du millésime 2017, depuis Morey Saint-Denis jusqu’à Vougeot, Echezeaux.
Les savoureux blancs et rouges de la gamme de Philippe Gilbert basé dans Menetou-Salon (Loire) au Clos des Treilles m’ont ravi pour son travail précis autour du chenin et du cabernet franc.
De jeunes entrepreneurs vignerons viennent de créer un Cognac BIO grâce à la distillerie d’Arthenac en Charente Maritime, il s’agit de la réussite olfactive et gustative « Patte blanche XO ».
Les superbes blancs et rouges du Sancerrois François Crochet sont immanquables sur le circuit du labyrinthe des halls.
Puis en résumé, la winerie Avondale de Paarl en Afrique du Sud avec sa cuvée blanche aromatique et minérale 5 cépages Cyclus 2016, le Domaine des Enfants à la frontière espagnole catalane avec sa cuvée blanche Tabula Rasa très expressive, le Domaine Alsacien l’Envol en pinot gris Steinweig 2018 de très bonne facture, l’italien FiloDivino avec la nouvelle cuvée rouge Coccio délicieuse, les cuvées parcellaires Mas Cal Demoura des Terrasses du Larzac, le Saint-Emilion nature sur le fruit 2018 merlot cabernet franc du Château Forge Celeste, la jacquère aromatique de Savoie cuvée Primitif 2018 du Domaine Giachino, les huiles d’olives italiennes gastronomiques Mo Mo du Domaine Marco Carpineti, à Cori, la cuvée singulière Madre des vignobles Italo Cescon en Trevise, les grands Rieslings autrichiens de Peter Jakob Kühn, la cuvée « Ovoïde » de La Soufrandière par les Bret Brothers à Saint-Véran, les vins de fine sève du Domaine du Pas de l’Escalette par les Zernott à Poujols dans le nord du Languedoc, l’étonnante réussite du Pastis de l’Ile de Ré, les vins ciselés d’Olivier Pithon dans le Roussillon à Calce, la magnifique cuvée de carignan vieilles vignes Puech Auriol 2017 sur les Côteaux d’Enserune (Oc) dans le Domaine Vila Voltaire, les rouges frais et purs du Domaine Le Sang des Cailloux à Vaqueyras, la nouvelle cuvée vaillante Sauta Roc à Vailhan (Pézénas – Oc) par le couple Quesne, les fins bourgognes de Sylvain Loichet, les catalans subtils de Terra Remota, les Bourgueils charnus de Yves Amirault avec en prime une micro cuvée de rosé cabernet franc« toppissime », les vins rouges ardents de Yves Leccia en Corse, sont tous autant de bonheur en flacon, que d’émotion à rencontrer ces passionnés de terroir au talent bien fondé.

Enfin, la soirée OR Millésime Bio officielle fut aussi un vrai moment de partage et de plaisir dans l’Opéra place de la Comédie à Montpellier centre, avec une dégustation fournie de vins, de mets et d’happenings divers.
Il y a eu aussi deux soirées festives of avec les vignerons du Beaujolais et ceux de l’association « Carignan Grenache Battle » dans des établissements du centre ville où j’ai pu rencontrer d’autres visages viticoles réussis.
On y retournera l’année prochaine pour de nouvelles aventures approfondies.

Article en publication prévue dans Sommeliers International Mag au printemps 2020