Château Monlot Saint Emilion Grand Cru 2015 - diner des Fêtes

vins musicaux

Ce cru de rouge en cabernet franc (30%) et en merlot (70%), couvre 8,5 ha de vignes sur les coteaux de Saint-Hippolyte, à l’est de l’appellation. Il appartient depuis 2011 à l’actrice chinoise Zhao Wei et à son mari Huang « Dragon » Youlong, qui se sont adjoints les conseils avisés de l’oenologue célébrissime Jean-Claude Berrouet (Château Pétrus), puis l’homme d’ affaires du monde du tourisme et grand passionné de vins, Claude Bourguignon.

Un nouveau chai a été inauguré pour le millésime 2016, entièrement reconstruit par l’architecte de Pétrus et d’Angélus, Jean- Pierre Errath.

Lors d’un diner en Décembre en compagnie des propriétaires, de quelques personnalités internationales et d’un ami commun, j’ai pu découvrir le millésime 2015 qui m’a instantanément séduit par son bouquet floral.

Entouré d’une dizaine de Grands Crus Bordelais prestigieux tels que Pétrus 2013 (une tension en bouche d’exception), Lafite-Rothschild 2010 (à la fraicheur exceptionnelle), Pavie 2013, Haut-Brion 2013 (une grâce fantastique), Ausone 2012 (atomisant les papilles), Latour 1995 (superbement puissant), Margaux 2006, Cheval Blanc 2008 (une bouche supersonique), nous avons goûté à l’aveugle 2 par 2 l’ensemble des vins durant le sublime diner supervisé par un talentueux Chef catalan Pablo Albuerne étoilé venu à cette occasion (une grande cuisine chinoise revisitée avec goût, caviar d’Iran hors norme et autres zakouskis rares).

Château Monlot 2015 fut dégusté en fin de repas. J’ai pu découvrir les hautes qualités olfactives et gustatives de ce domaine à Saint-Emilion, qui a sérieusement progressé depuis son rachat 4 ans plus tôt.

Pour ce millésime 2015 et ce moment de partage intense, mon choix d’accord musical Wine4Melomanes, s’est porté vers une composition de Melody Gardot dû à la sensualité et la vivacité du vin en correspondance. Il s’agit de « It gonna come » tiré de son album « Currency of man » produit en 2015.

 

 

L’analyse de ce cru de 2015 encore dans sa jeunesse, affirme déjà du caractère.

Les parfums « turpident » dans le calice autour de la violette, du menthol, des fruits noirs (myrtille, bigarreau), du poivre et du cuir neuf.
Ce qui vient épouser le blues moderne de la chanteuse star à la voix singulière et profonde, accompagnée d’arrangements « electro funk » virtuoses.

La bouche est équilibrée, limpide, gorgée de cerises et de fraises fraîches bien mûres, les tanins forment une texture fluide et fuselée puis la longueur s’affine sur les épices.
Ce qui fait écho avec harmonie par la richesse savoureuse du nectar, avec les cordes cinématiques à suspense du morceau couplées au monstre d’orgue Hammond B-3 et de cuivres puissants.

Un grand vin ampli de contraste et prometteur sur les millésimes à venir.

Pour clôturer ce diner, quelques dégustations de whiskies Macallan et mezcals rares accompagnés de Cohibas ont permis de célébrer les Fêtes de fin d’année en toute cordialité.

Gan bei ! Kǎ pà !
(A la vôtre ! Cul sec !)